Comment gérer le diabète en cas de gastro-entérite

La gastro-entérite est une infection fréquente qui touche l’estomac et les intestins, provoquant des symptômes tels que des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales et parfois de la fièvre. Pour une personne diabétique, cette maladie peut être particulièrement délicate à gérer, car elle perturbe l’équilibre de la glycémie et complique la gestion quotidienne du diabète. Dans cet article, nous allons explorer en détail comment adapter votre suivi et votre traitement lorsque vous êtes confronté à une gastro-entérite, afin de minimiser les risques et de favoriser un rétablissement rapide.

Pourquoi la gastro-entérite complique la gestion du diabète

Quand on souffre de diabète, le corps a du mal à réguler la glycémie. La gastro-entérite entraîne souvent :

• Une alimentation difficile à cause des vomissements et de la diarrhée.
• Une déshydratation importante qui peut affecter la concentration du glucose dans le sang.
• Un stress physique qui peut faire augmenter la glycémie.
• Des risques accrus d’hypoglycémie si l’apport alimentaire diminue brusquement.

Ces facteurs rendent la surveillance et l’ajustement des traitements indispensables pendant cette période.

Surveillance glycémique renforcée : la clé du succès

En cas de gastro-entérite, il est crucial d’intensifier la surveillance de la glycémie. Voici les bonnes pratiques à adopter :

• Mesurer sa glycémie plusieurs fois par jour, même en l’absence d’alimentation normale.
• Surveiller les cétones urinaires, surtout si la glycémie est élevée, pour détecter une acidocétose diabétique.
• Tenir un carnet de glycémies pour faciliter la communication avec votre médecin.
• Utiliser un système de surveillance continue du glucose si vous en avez un, pour un suivi en temps réel.

Cette vigilance permet d’adapter le traitement insulinique ou antidiabétique oral rapidement en fonction des fluctuations de la glycémie.

Adapter l’alimentation malgré la gastro-entérite

Il est souvent difficile de s’alimenter normalement pendant une gastro-entérite, mais il est important d’apporter au corps les nutriments essentiels pour maintenir une glycémie stable :

Conseils pratiques pour l’alimentation :

• Privilégiez les petits repas fractionnés, facilement digestibles.
• Favorisez une alimentation blanche et fade (riz, pâtes, pommes de terre, banane, compote).
• Évitez les aliments gras, épicés ou riches en fibres qui peuvent aggraver les symptômes.
• Hydratez-vous fréquemment avec de l’eau, des solutions de réhydratation orale ou des tisanes sucrées.
• En cas de nausées, privilégiez les boissons fraîches et en petites quantités.

Ne supprimez pas totalement les glucides, car ils sont essentiels pour prévenir l’hypoglycémie.

Gestion du traitement médicamenteux durant la gastro-entérite

La prise des médicaments et insulines doit être ajustée en fonction de la maladie :

• Ne jamais arrêter l’insuline sans avis médical, même si vous mangez peu.
• Ajuster la dose d’insuline selon les glycémies et la quantité de nourriture ingérée.
• Si vous prenez des antidiabétiques oraux, contactez votre médecin pour savoir s’il faut les maintenir ou suspendre temporairement.
• Utilisez des antiémétiques ou antipyrétiques si nécessaire, mais uniquement sur recommandation médicale.

Il est fondamental de rester en contact étroit avec votre professionnel de santé durant cette période.

Quand consulter un professionnel de santé ?

La gastro-entérite chez une personne diabétique peut vite se compliquer. Voici les signes qui nécessitent une consultation urgente :

• Glycémie extrêmement élevée (> 3 g/L) ou très basse (< 0,7 g/L).
• Signes de déshydratation sévère : sécheresse buccale importante, vertiges, fatigue extrême.
• Présence de cétones dans les urines ou le sang.
• Vomissements persistants plus de 24 heures, empêchant de s’hydrater.
• Fièvre élevée et symptômes qui s’aggravent ou ne s’améliorent pas.

En cas d’urgence, dirigez-vous vers un service hospitalier rapidement.

Pratiques et astuces pour mieux vivre cette période difficile

Conseils complémentaires :

• Reposez-vous, car le stress et la fatigue aggravent la gestion de la glycémie.
• Préparez une trousse de secours contenant des solutions de réhydratation, des dosettes de sucre rapide et un carnet de suivi.
• Informez vos proches de votre situation afin d’être aidé en cas d’aggravation.
• Évitez l’automédication excessive et préférez toujours consulter avant d’ajouter un traitement.

FAQ – Questions fréquentes sur la gestion du diabète en cas de gastro-entérite

1. Puis-je sauter une dose d’insuline si je ne mange pas ?

Non. Même sans alimentation, votre corps continue de produire du glucose et l’insuline est nécessaire pour l’utiliser. Consultez votre médecin pour ajuster les doses et éviter une hypoglycémie ou une acidocétose.

2. Que faire si je vomis peu après avoir pris mon traitement ?

Si les vomissements surviennent dans l’heure suivant la prise, contactez votre médecin. Il pourra vous conseiller de reprendre le traitement ou d’adopter une autre méthode (injection, dose fractionnée).

3. Est-il possible d’avoir une hypoglycémie si je vomis beaucoup ?

Oui, car en cas de vomissements répétitifs, l’apport en glucides est réduit, ce qui augmente le risque d’hypoglycémie. Il est important de tester fréquemment le glucose sanguin et de consommer du sucre rapidement absorbé si besoin.

4. Quels signes doivent impérativement me pousser à aller aux urgences ?

Des signes comme une glycémie très élevée avec des cétones, une fatigue extrême, des vomissements incessants, des douleurs abdominales intenses, ou une confusion doivent conduire à une consultation urgente.

5. Puis-je boire des boissons sucrées pour compenser les pertes ?

Oui, en petite quantité et de manière contrôlée. Les boissons sucrées aident à maintenir la glycémie et prévenir l’hypoglycémie. Favorisez cependant les solutions de réhydratation orale spécifiques pour équilibrer électrolytes et sucre.

Conclusion

La gestion du diabète lors d’une gastro-entérite nécessite une vigilance accrue, un bon suivi glycémique et une adaptation de l’alimentation et du traitement médicamenteux. En respectant ces consignes essentielles et en restant en contact avec votre médecin, vous limiterez les complications et favoriserez un rétablissement rapide. N’oubliez pas que la clé réside dans la prévention, la surveillance et la réaction rapide face aux signes d’alerte. Prenez soin de vous et n’hésitez jamais à demander de l’aide médicale en cas de doute.